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Saint Georges de Montagne

Située à cinq kilomètres au nord de Saint-Emilion et à quelques centaines de mètres au sud du bourg de Montagne, s’élève au milieu des vignes et de son hameau l’église paroissiale dédiée à Saint-Georges. Elle se dresse au sommet d’une pente, dans la boucle d’un chemin, entourée à l’est, au nord et à l’ouest du cimetière.

Léo Drouyn, qui la visite en 1861, écrit à son propos : « Cette église est la plus intéressante du département ». L’édifice révèle une grande cohérence tant dans son architecture que dans sa sculpture, entièrement romanes, sans aucun autre élément ajouté au cours du temps. L’église recèle également un autre intérêt car il s’agit d’un des exemples les mieux conservés dans le département de la Gironde, de nef et de transept appartenant à la première période romane au XIème siècle. De ce fait, Saint-Georges de Montagne est classée Monument Historique depuis le 20 octobre 1920, suite à un dossier de l’architecte Rapine.

Peu d’élément historique viennent éclairer l’histoire de cet édifice. La première mention date de 1110 lors d’une donation à la collégiale de Saint-Emilion par l’archevêque Arnaud Guiraud, où elle apparait comme une dépendance du chapitre collégiale. Est mentionnée également dans la donation l’église de Saint-André. Dans les comptes de l’archevêché et jusqu’au 16ème siècle, elles sont mentionnées ensemble, Saint-André étant une succursale de Saint-Georges. Cette seconde église n’a pas survécu aux guerres de religions et a laissé son nom à un lieu-dit plus à l’est. La paroisse s’étendait sur près de 300 hectares et était enclavée dans celle de Saint-Martin de Montagne, église à moins de 500 mètres. La petitesse de la paroisse est certainement due à la petite surface du domaine gallo-romain qui lui a donné naissance. En 1843, les vestiges d’une villa gallo-romaine furent découverts sur le secteur Saint-André avec les statues de Diane et de Vénus, aujourd’hui au Musée d’Aquitaine. On la présente comme la villa d’Ausone, Luccaniacus, qui s’étendait sur environ 300 hectares, ce qui semble correspondre à l’étendu de la paroisse que formait Saint-Georges et Saint-André. Elle est également citée dans la liste de 1398 des paroisses du diocèse. La paroisse faisant partie de la châtellenie de Puynormand, elle subit le même sort et est vendue par Henri IV à Jean Bardot, qui se fait le propriétaire du Château Saint-Georges.

L’église se présente comme un édifice de petite taille possédant une nef unique dotée d’une entrée monumentale sur son flanc méridional. La nef s’ouvre sur un transept sur lequel se greffaient deux absidioles orientées. L’absidiole méridionale a disparue à une période inconnue. L’existence de cette absidiole est parfaitement attestée par la présence de son arc triomphal, particulièrement visible à l’extérieur. Un grand clocher, quelque peu atypique est installé sur le bras nord du transept. La nef se termine par une abside hémicirculaire, couronnée par une corniche portée par des modillons sculptés. L’appareil de la nef, du transept et de l’absidiole nord est fait de moellons irréguliers disposés en lits au milieu desquels se devinent de nombreux remplois antiques ; l’abside principale est construite en moyen appareil régulier très soigné, tout comme les trois étages supérieurs du clocher et l’avant-corps intégrant le portail méridional.

Malgré l’hétérogénéité de l’appareillage traduisant deux campagnes de construction, l’homogénéité du plan traduit une rapidité d’exécution de ces travaux. Ils ont du se dérouler dans un lapse de temps très restreint. La première campagne que l’on peut placer au XIème siècle, comportait une nef plafonnée, sur laquelle s’ouvraient deux bras de transept bas non voûtés. L’église se terminait par un chevet à trois absides. Ce premier édifice compte de nombreux remplois antiques. Vers la fin du XIème siècle, une campagne d’embellissement modernise l’édifice par l’introduction d’un décor sculpté pour l’abside principale et le portail sud, rebâtis en appareil régulier. Le voûtement du transept se généralise et le clocher est achevé. La paroisse de Saint-Georges est un témoignage du passage entre le territoire d’une villa gallo-romaine à celui d’une paroisse. Il s’agit d’un des critères d’ancienneté de la fondation d’une église et du territoire structurant qu’est la paroisse.

Saint Martin de Montagne
Notre Dame de Parsac
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