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Ancienne abbaye de FaizeSitué à l’extrémité sud
du village de Faize, dans
un petit vallon boisé et planté en vigne à droite d’un petit ruisseau,
le
Capeyron (signifiant le ruisseau des moines en gascon), se trouvent les
vestiges de l’ancienne abbaye cistercienne de Faize. De cette ancienne
abbaye
ne subsistent de nos jours que l’aile occidentale des constructions
claustrales. L’église abbatiale quant à elle n’a pas survécu à la
Révolution et
fut petit
à petit démontée puis minée. Ne sont visibles actuellement de cette
abbatiale L’abbaye cistercienne de Faize a été fondée en 1137 dans un vallon forestier sur le territoire de la paroisse de Lussac. L’initiative revient au vicomte de Castillon, Pierre II, donation faite en faveur de l’abbaye de Cadouin. A la mort de Pierre II vicomte de Castillon, donateur de l’abbaye, les terres de Faize furent étendues aux moulins de Lapouyade en 1178. En 1187 la vicomtesse, mère de Pierre III, Agnès Genovia fait don du manoir de Dandènes pour avoir sa sépulture dans l’abbatiale même vouée à Sainte-Marie. Dès 1310, cent jours d’indulgence sont concédait par le pape Clément V pour qui travaillera à réédifier l’abbaye. Avant le début de la guerre de Cent Ans, en 1335, le pape Benoît XII dispense l’abbaye de payer les 100 livres dues à chaque vacance du siège abbatiale à la fabrique de la cathédrale de Bordeaux, l’abbaye étant trop proche des territoires d’affrontements entre les camps. La période qui suit est justement très pauvre en informations. En 1662, le marquis de la Force, à la tête des troupes protestantes, incendia le cloitre et l’abbatiale. Un procès verbal sur l’état des lieux fut établi à la suite de la visite de Lussac et de l’abbaye de Faize par les envoyés de l’archevêque François de Sourdis le 26 juillet 1623. Le maitre Etienne Jacolin de Libourne en janvier 1699 est engagé pour reconstruire le cloître. Les derniers siècles de l’Ancien Régime virent une réforme importante dans l’organisation de l’abbaye. Le titre d’abbé n’est plus donné à l’administrateur du lieu mais à un ecclésiastique séculier voir un laïc : ceux sont les abbés commendataires, gros seigneurs qui s’intitulent barons de Lussac et s’installèrent dans leur châteaux particulier de la Tour de Faize. L’abbaye est laissée à l’abandon après la Révolution puis vendue comme bien national en 1795. S’en suivit la destruction partielle de l’abbaye au cours du XIXème siècle. Un rapport de la Commission des Monuments Historiques de 1853-1854 nous donne quelques informations sur la façade de l’abbatiale encore en partie debout à cette époque. Le bâtiment subsistant semble pour l’essentiel remonter à l’époque moderne. A l’ouest, il présente de part et d’autre d’un corps centrale, deux ailes à un seul étage percée chacune de quatre fenêtres. Ce bâtiment était encadré de deux pavillons, qui ont été détruits. L’est du bâtiment conserve deux galeries d’arcades superposées, qui ouvraient sur le cloitre. Ces deux galeries sont voutées d’arêtes et fermées de balustres. La galerie inférieure se termine au sud par un mur qui la recoupe percé d’une porte. Cette ample baie romane présente un décor austère. Grâce aux différentes campagnes de fouilles, l’aspect de l’église de XIIème siècle est mieux connu. Cette église faisait près de 31 mètres de long et était composée d’un long et étroit vaisseau unique, d’un transept saillant, dont les deux bras étaient pourvus de chapelles orientées, ainsi que d’un chevet plat. La façade occidentale avait conservé son ordonnancement roman avant d’être détruite après 1853. Le plan de cette église du XIIème
siècle mérite
une étude typologique particulière. Son chevet plat et son transept
saillant
pourvu de deux chapelles orientées au nord et au sud s’apparente au
« type
bernardin » qui fut employé à Fontenay, à la même époque. La nef
unique
reste exceptionnelle dans l’architecture cistercienne, mais pas dans
l’ouest de la France. L’abbaye de Faize fut l’un des plus gros décimateurs de notre territoire d’étude. Le plan de son abbatial du XIIème siècle reprend le type « bernardin » concernant le chevet et le transept. La nef unique et la façade alliant le répertoire saintongeais et angoumois rappelle d’autres églises de la région, comme Saint-Pierre de Petit-Palais, le foisonnement décoratif en moins, adapté à l’austérité prônée par l’ordre.
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